sans sel ....

Le sel de la mer, mes larmes salées
Le sel conserve, brûle creuse les plaies
La mer se retire, l’eau s’évapore
Depuis la nuit des temps le sel donne la vie
De petits cristaux s’assemblent
L’eau sombre s’irise d’un blanc pur.
il me manque si fort ce matin
le sable de Porquerolles
le crie des mouettes
l'anse de Notre Dame
le clapotis contre la coque
la mer me manque
le sel et l'eau ...
et ce goût dans la bouche ...
il y a longtemps
si longtemps.

Rotagila

Aligato alligator
Tu te frayes un passage dans les herbes hautes
Furtif chuintement léger glissement d’écailles bien huilées
Ta gueule aux dents jaunes ton haleine fétide et ton œil étiré
Fais taire le long lagon jusqu’en son tréfonds … À la verte canopée
L’hippopotame somnole à fleur d’eau
Sa masse sombre bien calée dans le marais

L’ibis au blanc ramage
En circonvolution serrées
Irrite mes oreilles sans cesse aux aguets.

Aligato alligator
Je suis sur le chemin du retour dans ma Rolls déglinguée
Faible carnassier assis la fesse au frais
La ronce de noyer pour seul horizon
Au travers du pare-brise et de la poussière grasse
J’aperçois le pont de bois au ras du Roy des fleuves
J’entends le bouillonnement par-dessus le parapet

L’ibis au blanc ramage
En revolution plumées
Attise ses congenaires a me mitrailler.

Aligato alligator
l’éléphant à jeter sa trompe
Brisé la chaîne
Un seul cris a jailli de mes lèvres serrées
Le rondin s’est affaissé sous l’essieu mal serré
l’aile rebondie à briser la barrière
Merde … Je me suis retrouvé le cul mouillé

L’ibis au blanc ramage
Elus roy de passage
Arrange ses foules aux desordres sauvage.

Aligato alligator
En pâture en cadeau , au prince de ces eaux..
Mortelune fait moi Rat !… Trop tard pour crier
Il a ouvert sa gueule, brisé d’un seul jet
tibia et péroné, aspiré tout mon sang
Ma vider d’un seul trait
Avant de m'avaler au fond du fleuve Sacré

L’ibis au blanc ramage
Planneur abandonné
A perdu sa gouaille a tout jamais .

Alligator aligato
Je ne vendrai plus de peau
Adieu sacs et pompes en croco
Adieu vanité et autres pérorées
Le silence a parfumé l’oublie
Et l’eau coule sans bruit
Je suis enfin emplie
Je revis

NY ou JE TE RETROUVERAI A L'ANGLE DE LA 5eme AVENUE

À l'angle de la 5eme Avenue
sa petite robe noir collée au corps
3 heures du matin et personne dehors.
Rien que le froid et la lumiere des néons blafards
Sur l’asphalte brutal
Rien que des néons blancs pour des objets sans vie
Rien que ses yeux verts son sourire d’ange ses collants fatigués
Ses jambes étirées sur un corps disloqué
Son sexe déchirée sur un pubis rasé
Il y a très longtemps elle avait dû être un enfant
Ses yeux demandaient de l’amour tendresse et douceur
Elle avait pardonné, il y a bien longtemps
Elle gisait là … maintenant transi de froid
La vie venait de la quitter
Son cœur a l’arrêt
Son sein gauche transpercé
Par une pointe d’acier

À l’angle de la 5eme. Avenue je te retrouverai
Je l’avais toujours dit … toujours rêver
Je te voyais brillante gaie vive et tendre
Ton regard baigné de lumière
Par ce doux soleil de septembre
Tes longs cheveux bruns bouclés sur des épaules fines
Un cou de reine …Exclamation sur des rondeurs divines
Que ton blanc chemisier avait du mal à dompter
Et ces fesses callipyges sur des hanches assassines
Gainée de soie sombre ses jambes félines
Avançant a grand pas sur des talons aiguilles
Un rien de nonchalance
J ai envie de t’embrasser
de te prendre dans mes bras
De glisser des mots doux
À tes lèvres assoiffées

À l'angle de la 5eme. Avenue je l’avais perdu
Sentiment coupable d’une cupidité avérée
Vanité des extrêmes …rupture névrotique
Mansuétude et compassion de l'âme
J'ai honte et implore la vengeance des anges
J'ai malmené la vie et l'amour aussi
Fermé les yeux pour naviguer de nuit
Posséder ses pensées J’ai voulue l’attraper
J ai pointé mon arme pour tout effacer
Et le coup est parti dans un chuintement étouffé
Personne n’a bougé ne s’est retourné
Il n’y avait plus de vent plus de bruit
Plus de rires d’enfants
Et de hurlement strident
Que la clameur de cette foule ivre
Le bruit du monde occupé a survivre
Juste le battement de la vie qui s'enfuie

À l'angle de la 5eme.Avenue j ai hurlé comme un loup
Trépignant dans la neige assoiffé de rancœur
Les poings serrés à faire blanchir mes mains
La mâchoire contractée à faire péter l’émail
La tête dans un étau et les tempes palpitantes
J’avais les pieds gelés d’avoir fait les cent pas
Trop a l’étroit dans les pompes à papa
Douze ans déjà et toujours rien à voir
Pas un signe traces ou indices
Rien à espérer rien de visible a l’horizon
Rien que la suave mélodie des mots
Meli melot saveurs acidulées
Poivre et sel mélangés
Cannelle et sucre glace… les mots te manquent.
De ta bouche sèche... ce jour et pas un autre !
Jaillit le cri primaire
Celui qui balaye tout et déclare la guerre

À l’angle de la 5eme. Avenue j'ai lancé la bataille
Harnaché mon cheval mon plus fidèle coursier
Carapace bouclier sabre au clair et grenaille
Je suis le feu brûlant, le rouge meurtrier
Le vent violent, l’ouragan, le typhon en colère
Je souffle comme un bœuf je suis en fureur,
Je cours vers la folie sans aucune peur
Il me reste de toi qu’une très vague odeur
Éther évaporé dans la brume le souffre et l’acide
N’aurai-je plus de sang dans mes artères glacées...!
Je me suis empalé sur une pointe d’acier
Le cœur transpercé un poumon éclaté
Dans ma bouche assoiffée le scarabée doré
Celui des pharaons et des rites sacrés
Je crève de ne t’avoir jamais pris dans mes bras
Embrasser tes lèvres caresser tes seins
presser tes hanches …
je sombre dans la fin …

À l’angle de la 5eme. Avenue j'ai perdu la mémoire
j'ai perdu a jamais le pouvoir de te voir ...