Rotagila

Aligato alligator
Tu te frayes un passage dans les herbes hautes
Furtif chuintement léger glissement d’écailles bien huilées
Ta gueule aux dents jaunes ton haleine fétide et ton œil étiré
Fais taire le long lagon jusqu’en son tréfonds … À la verte canopée
L’hippopotame somnole à fleur d’eau
Sa masse sombre bien calée dans le marais

L’ibis au blanc ramage
En circonvolution serrées
Irrite mes oreilles sans cesse aux aguets.

Aligato alligator
Je suis sur le chemin du retour dans ma Rolls déglinguée
Faible carnassier assis la fesse au frais
La ronce de noyer pour seul horizon
Au travers du pare-brise et de la poussière grasse
J’aperçois le pont de bois au ras du Roy des fleuves
J’entends le bouillonnement par-dessus le parapet

L’ibis au blanc ramage
En revolution plumées
Attise ses congenaires a me mitrailler.

Aligato alligator
l’éléphant à jeter sa trompe
Brisé la chaîne
Un seul cris a jailli de mes lèvres serrées
Le rondin s’est affaissé sous l’essieu mal serré
l’aile rebondie à briser la barrière
Merde … Je me suis retrouvé le cul mouillé

L’ibis au blanc ramage
Elus roy de passage
Arrange ses foules aux desordres sauvage.

Aligato alligator
En pâture en cadeau , au prince de ces eaux..
Mortelune fait moi Rat !… Trop tard pour crier
Il a ouvert sa gueule, brisé d’un seul jet
tibia et péroné, aspiré tout mon sang
Ma vider d’un seul trait
Avant de m'avaler au fond du fleuve Sacré

L’ibis au blanc ramage
Planneur abandonné
A perdu sa gouaille a tout jamais .

Alligator aligato
Je ne vendrai plus de peau
Adieu sacs et pompes en croco
Adieu vanité et autres pérorées
Le silence a parfumé l’oublie
Et l’eau coule sans bruit
Je suis enfin emplie
Je revis