Héla et le train bleu

Je venais de quitter l’institut Finlandais 60 rue des Ecoles avec encore, une énième expo sur le bois et le développement durable… mais aussi un cour métrage étonnant ou une danseuse lascive se glisse sur des meubles en bois et dans une piscine vide….
Il faisait froid trop froid dans les rues de Paris pour faire du shoping. Je m’engouffrais dans le métro Odéon, direction Châtelet les halls et j’arrivais en moins de deux a la gare de Lyon par la ligne 14, quelques hésitations plus loin et constatant que mon train ne partirait définitivement pas en avance, je me décidai a pousser la porte du « train bleu » Un souffle bienvenu de chaleur électrique m’enveloppa dés l’entrée. Une grande black brune a perruque habillé de rouge, m’accueilli et me conduisis d’un pas décidé vers le fond de l’établissement, et me voilà collé a une table étroite engoncé dans mon pardessus et mon pâchemina noir noué autour du cou, coincé entre un étudiant absorbé par son mini ordi «acer» et un africain noir d’ébène vêtu d’une parka verte moulante et ânonnant une langue étrange… Je commande un chocolat chaud à 4€10 !  L’étudiant nous quitte et je me lève de ma chaise pour la banquette qui me fait face. Elle, je la remarque immédiatement a son accent familier, elle parle Anglais avec ce délicieux soupçon d’orient, empli de miel et de saveurs épicées, d’odeurs de cèdres et de chaleur intime… cette accent réveil, a chaque fois, un sentiment particulier, comme un plat familier venu de mon enfance … je l’écoute avec délice !
Mon chocolat est trop sucré, le lait est coupé avec de l’eau !… font chier c’est cafetier! Rien a voir avec celui « d’Angélina » sous les arcades rue de Rivoli (au 226) ! Le garçon de café attend d’être payé !... Je cherche au très fond de mes poches quelques euros pour payer ce serveur empressé qui me lâcha devant tant de contorsion a régler sa note, « que bien souvent, a cette table ils partent tous sans payer … »
Elle sourit moi aussi... et je lui dis que j’adore son accent Libanais… et voilà c’est parti…!
Je lui parle de Farid El Atrache, Oum Kaltoum… que mon moyen orient a moi commence a İstanbul puis les berges du Nil et s’arrête a Jérusalem que je ne connais ni la Syrie ni le Liban … nous parlons de l’Islam, de la guerre je lui dis que je ne suis pas un politique que je préfère les Soufis …
je lui parle du Maroc de ma conversion par Amour... Muslim … ?
j’ai oublié de lui dire que je m’appel Omar !
Elle arrive de Marseille ou elle a présentée un film, et si j’ai tout compris, raconte « a la façon documentaire » l’exode forcé des musulman de Crête (ou de Grèce) qui partirent vers le Liban la Syrie la Jordanie et même la Lybie…
Très vite j’ai compris qu’il s’agissait là d’une partie de son histoire.
Elle se nomme Héla qui veux dire bienvenu…
Tiens je croyais que c’était « Marabá » !
Marabá veux dire salut … moi c’est Héla et vous !...
Elle me laisse un cd de son film avec sa carte… je lui griffonne mon email.
Le grand black a la parka verte doit s’impatienter, il disparait pour fumer une Marlboro
Elle dit l’avoir rencontré sur son chemin, qu’il l’a aidé a venir jusqu’ici et pour le remercier lui a offert un café… « Je suis venu de Marseille en avion et ma sœur par le train arrive du Danemark pour me voir ! Vous vous rendez compte du Danemark ! »
A bien y réfléchir venir du Danemark par le train ça doit être long très long… après coup je ne suis pas sur d’avoir tout compris ! Mais sa sœur l’adore c’est évident.
Deuxième Marlboro pour le guide… qui décide enfin à s’éclipser !
Elle le remercie poliment et je lui sert la main … je sens immédiatement un soulagement envahir Héla elle me raconte qu’il lui a proposé de coucher avec elle quelques instant avant ma venu !
J’ai 40 ans… et lui a votre avis ! 20 ans… non 26 ! Je me sent coupable… you understand !!! Je la rassure et lui dis qu’elle ne doit nullement se sentir coupable et que ce garçon n’est pas « intégré » et en plus doit etre surement dans un désert relationnel qui n’a rien à voir avec elle… Je me demande si sa voix ne trahissait pas quelques regrets pour ce jeune éphèbe arrogant a la peau mat et sombre… !

Nous parlons géographie elle dessine une carte de la Syrie du Liban de la Palestine (sans jamais parler d’Israël) elle place Jérusalem, Damas, Alep que je croyais au bord de la mer … elle dessine « son territoire a elle » ses lieux lui sont familier elle les évoques avec un plaisir qu’elle a peine a dissimuler …. Et bien sur j’évoque le dernier Michel Houellebecq. « La carte et le territoire » impossible de ne pas le voir, il trône devant moi a l’envers sur la table en formica, a coté de la tasse vide de chocolat et de sa cuillère maculée de cacao … 17H30 ! Mon train part dans 10mm …
Je m’extrais avec difficulté de ma place repoussant table et chaise…
Trop vite je lui dit au revoir, un instant j’ai envie de l’embrasser de respirer son parfum… trop vite je lui serre poliment la main …. trop vite j’emporte avec moi toutes tes odeurs d’orient et ton accent délicieux ….Ce soir je regarderai votre film et a la manière d’un géographe je vous enverrai ces quelques mots.
 Je vous laisse à la vie Parisienne a votre retour vers Dubaï... pour reprendre ma lecture de « la carte et le territoire ».
Au revoir Héla, faite de beau voyage !

Patio

Il y a des jours de lumière ou le ciel se caresse a la terre.
l'air devient plus dense et les grains de poussière
autant d'étoiles légères.
Il y a aussi des aspirateurs a photons, a lumière
qui puise dans le ciel force et bonheur.
Tous les patios des riads
sont des fenêtres d'amour
ouverts sur nos coeurs ...
apaisés !

figure libre 14 ..... Ost

je cherche dans la penombre l'âme de mon âme
celle qui fit briller les yeux de mon pére
dans le delicieux ruisseau du sang bleu de nos vies.
les yeux gris de ma mére soumise et écartelée
dans les affres profondes d'une education trop sévere .
ces soeurs abandonnées sur le chemin des errances
d'une vie disloquée emplie d'aigreur et d'acide .
je suis comme ces gueux dans une ost immonde
faite de fatras, de sang mélé, de boue sechée,
je m'enfonce dans les bois pour cacher mes défaites,
je ne suis qu'un guerrier, cherchant aucune gloire de ses méfaits passés.


figure libre 14 ..... l'angle mort

L’angle mort est a la vie ce que la rouille est a l’acier
Corrosif et sans fin
C'est un non lieu ou tout se perd
Il n’y a rien de pire que ce triangle noir
Ou le regard bute sur une surface mate
Rien en retour pas une miette pas une once de lumière
Du néant sans vie sans cris
Juste un espace invisible
Une fin sans deuil, sans brassard noir, ni messe
Car ici tout est dit !

figure libre 13

Je me suis jeté  ou plutôt écroulé dans cette combe ombreuse profonde et silencieuse... fougère arborescente et lilliacée mêlées, c'est vraiment la seul chose importante qu'il me soit arrivée ces dernières années... M'enfuir et me tapirs  sur ce lit de mousse verte, humide et odorante, isolé du monde, seul,  pas un bruit rien que mon sang qui palpite au creux de ma gorges, il me monte au nez des odeurs d'enfance des moments d'insouciance. Je me souviens de ce ruisseau ou un bateau fait d'écorce et de quelques ficelles voguait a toute vitesse au milieu des libellules et autres drozophiles. il y a cet homme qui aurait pût être mon père a mes cotés. Un demi siècle après, je sens le poids des années, tant de fatigue accumulée de déception, de lassitude, d'amertume... Aujourd'hui  je me contente de peux, toujours moins dans une économie de sentiment, reclus dans un coin sombre, souvent aphone mais aussi trop souvent en colère surtout contre moi incapable par lâcheté de confort de tout planter là et me sauver... Reprendre vie au bord d'une plage, être juste un petit grain de sable doré ballotté dans le flux,  le reflux des marées océane !...

Ministére des fumées

Adieu vacances, voyages, safari et shopping au bout du monde, il vous reste la Corrèze, le massif central, le plateau des milles vaches, le tour du pâté de maison en petite foulée ... un volcan se réveille en Islande et la moitié du monde reste cloué au sol privé d'ailes ...
Il tourne en rond le voyageur immobile, fustige la mauvaise organisation d'un système que l'on devine saturé... Il va bien falloir changer tout ça et renouer avec le voyage de proximité aurait put dire Trigano ... alors, a quand les spots tv pour voyager prés, a l'instar du ministère de la santé qui vante les bienfaits des fruits de saisons... Nous pourrions avoir le ministère du développement durable qui lui clamerait le voyage à vélos, la basquette bio, le bateau à rames et la voiture à pédale ... Le tout pour désengorger ciels, aéroports et diminuer l'empreinte carbone ! Moi je connais une voiture qui marche a l'air comprimé ... Gonflé le mec ! Et pour revenir à nos aéroports vidés de leurs substances J'ai adoré ce pilote qui disait que "l'avion est un moyen de transport rapide pour des gens pas pressés"
Nous vivons une époque formidable

L’architecte qui murmure a l’oreille du maçon

Dans les réunions de chantier n’avez vous jamais essayé de faire entendre raison à un maçon récalcitrant et réfractaire a l’angle droit, inapte a la lecture des plans aux courbes sensuelles et a la plinthe en retrait, fâché avec les niveaux et la pause du carrelage, autiste a tout planning. N’avez-vous jamais rencontré un menuisier aluminium qui au dernier moment oublie d’encastrer le rail de la baie coulissante … l’électricien qui a la rainureuse vous scie une fine cloison de brique pleine… a l’horizontale, et qui lorsque l’éclairage extérieur disjoncte le télé s’eteind ! Le plombier qui innonde le rdc de votre dernier projet la veille de la pose du plancher bois collé ( et non flottant ) ! le menuisier bois, prince du batiment qui reinvente a chaque rdv le tenon et la mortaise et qui systematiquement arrive une 1/2h en retard ... le peintre qui pete un plomb une semaine avant la reception … bienvenu dans le monde secret de l’architecte d’interieur… zen pas de stress… j’aimerai vous dresser un inventaire exhaustif des mesenvatures rencontrés mais la liste serait longue et puis ce serait plus sympa de partager nos expérience …
Et si vous connaissez un « chuchoteur » capable d’assister a nos reunions de chantier pour aider nos artisans-desocialisés a guérir je suis preneur !

Ministere du (bon) gout !

Platon nous appris que le beau devait être la splendeur du vrai ...
Mais qu'en est-il du beau, du bon, du goût !…
Essayons d’en redéfinir les contours !
Loin de vouloir reposer le problème de l’universalité du jugement
esthétique, il me semble nécessaire de tenter de rappeler là subjectivité du goût …. J’aime à l’évoquer comme notre capacité à distinguer les qualités des défauts ou, à l’inverse comme le disait Alain « Le mauvais goût n’est, peut être, que la passion d’orner pour orner » ... et voilà comment on se retrouve dans les pages jaune à la case ornement !... Pour la bonne cause certes puisqu'il s'agit du bon goût ! Mais cessons notre verbiage et allons au fond !....
J'aime à dire que l'architecte d'intérieur raconte des histoires,
des histoires d'hommes, de volume, de couleurs, d'ombre et de lumière, d'usage, de concepts ...
Une espèce de chorégraphe élaborant des stratégies pour le plaisir des sens, un esthète intérieur des dialogues de l'âme…. Bachelard élabora des stratégies sur le temps, E.T.Hall régla les relations humaines, Palladio se pencha sur "l'espace" comme vecteur de luxe dans un mode classique, Leonardo de Vinci défini l'homme comme le centre du monde, Fibonacci les nombres pour écrire au plus que parfait… et Stark réécrivit l'histoire dans un shaker incroyable, mélangeant tout en effaçant les repères… toujours plus... Le baroque côtoie le Skaï, la fourrure le béton, Louis XVI le polyvinyle de chlorure...
Et si le beau c'était continuellement d'être, d'écrire, de concevoir à la limite du mauvais goût...
Nous vivons une époque formidable

Ministère du virtuel

aux architectes d'interieur et uniquement !

Il y a très longtemps, les hommes pour communiquer ou écrire
laissaient des traces dans le sable, gravaient le fond de leurs
grottes, dessinèrent sur des tablettes d'argile ou mieux du papyrus ...
Pour transmettre ces traces, ces signes, ces écrits, ils les déposèrent dans des jarres de terre crues ... Les empilèrent ensuite dans des grottes... puis 2000 ans après, dans de vastes espaces nommés Médiathèques ... Lieux de mémoire par essence, aujourd’hui presque muséal ...
Mais comment nommer le meuble qui demain ornera nos salons?
dirons nous... emailothèque, virtuelothèque... iphonothèque ?!
Iphone .... la fonction crée l'objet. Voilà comment une petite tablette noir, miroir de notre temps, bourrée de technologie et d’intelligence, finit par détrôner nos bonnes vieilles bibliothèques aux étagères courbées par le poids des années, d'accumulation et d’amour...
Bien sûr me direz vous “excellent pour les arbres, très bon pour la couche d'ozone” ...
Mais le meuble disparu, remplacé, vidé de son sens, il ne resta plus dans nos “interiors design” zen et minimalistes qu'un écran noir ultra plat, des télécommandes à usage multiple et des fauteuils moelleuuuux... Ouf, en voilà un qui a de l'avenir et qui sera impossible à virtualiser !
Nous vivons une époque formidable !

Ministère des humeurs.

aux architectes d'interieur et uniquement!

Vous avez tous un jour imaginé, conçu et construit un de vos projet autour du lieu le plus intime de nos maisons ... j’ai cité les toilettes !!!
En effet un fois le réceptacle de toutes nos humeurs parfaitement implanté, vous pouviez dimensionner les gaines et autres boyaux organiques et naturellement, cuisine, salle d'eau, chambres, séjour, par esprit grégaire, venaient si accoler ... Un petit couloir, quelques portes étroites et youpi! nous avions presque fini, après, ce n'était que sensibilité et préoccupations de savoir comment le plafond et les murs devaient se raccorder ...
Ca c'était sans compter avec les nouvelles règles handicapés,...
ne vous méprenez pas, les handicapés sont nos amis ... mais même si nous devons tous nous préparer à veillir, je ne pense pas que nous finissions tous "aveugles sourds amnésiques et en fauteuils roulants" ...
Aujourd'hui nous concevons des bâtiments pour handicapés... accessibles aux valides ! ...
Oui la règle a changé ! vous ne pouvez plus concevoir vos projets avec pour centre les toilettes .... mais autour d'un fauteuil à roulettes qui a pour giration un cercle de 1m50 ....
Alors chers confrères et autres designers affûtez vos compas, élargissez vos espaces et augmentez vos budgets !
Nous vivons une époque formidable...