figure libre 6

Devant il y a le trait de la double route droite, long ruban noir taché de blanc. Au bout de la route a l’entrée ouest de la citée, flotte suspendue à 30 m au-dessus du port , l’autoroute urbaine qui déverse son flot incessant de bolides a l’aérodynamisme parfait, moteurs assoiffés d’essence et de carbone. Dans l’entrelac sinueux des voies rapides se dresse soudain un trait de lumière entre un monde finissant et avenir incertain. Il se voyait habité d’une élévation divine, accomplissement céleste d’un ego démesuré . Afficher sa puissance, mais n’être tout compte fait qu’un pauvre signe ostentatoire d’une société arrogante. Mais cette trace céleste est faite par des hommes qui œuvre au bord du vide empilant savoir faire, courage, ténacité et technique . Ces hommes-là sentent le musc, la sueur, la force et la fierté des hommes généreux qui donnent sans compter. Ceux-là seuls comptent à mes yeux. Et puis il y  a la matrice est en acier, machine complexe faite de vérins de pistons et crémaillères, un béton fluide s’y répand avec un plaisir non dissimulé, il a un aspect presque plastique unique de ces mélange moderne dits autoplacants. Le moule est ovoïde parfois fusionnel ou élancé toujours courbe…. Cette courbe qui se tend vers le ciel mue par de forces invisibles. Au 24e étage cette courbe m’attire, attise tous mes sens, j’halète silencieux devant tant de beauté. Je tends ma main, ma paume ouverte et enfin … Je caresse ce béton généreux. Il est doux soyeux chaud, je sens ses muscles tendus sous son duvet poudreux. J’en ressens la tension et l’effort contenus . il n’est plus béton froid mais chaleur sensuel d’une femme maternelle.